Les pensées embrumées, fatigué. Fatigué d’être positif, d’être moi-même, quand la réalité me rappelle continuellement à ma noirceur.
Cette dualité est omniprésente dans ma tête. Voir le beau, profiter du vrai, alors que le ciel s’assombrit, que le faux m’attend, parfois caché dans l’ombre, parfois masqué par la lumière.
Je m’enfonce, je réfléchis, je m’enfonce davantage, je réfléchis encore plus, et je me sens à bout de souffle.
Les cauchemars reviennent, il y a longtemps qu’ils m’avaient laissé. Mais ils ne sont jamais loin. Mâchoire serrée, sueurs froides, tachycardie à chaque réveil en sursaut ; les nuits sont agitées. Les journées sont lentes, comme en parallèle de la réalité.
J’ai besoin des autres et pourtant je suis seul avec mes pensées, mes propres démons. Comme bloqué dans une boucle où je peux me déplacer librement mais dans laquelle je ne trouve aucune sortie. J’ai conscience des solutions mais je les contourne. Elles ne constituent qu’une illusion momentanée qui finira par m’entraîner encore plus vers le fond. Je refuse.
Puis, un détail m’émerveille. Sans comprendre pourquoi ou comment, la lumière réapparaît. Je pense moins. Je sens le poids s’en aller.
Je sors de mon mutisme. J’adresse des sourires, je dis des bêtises, la légèreté revient dans ma vie.
Une grande bouffée d’air… Tout semble plus clair, rien ne l’est pourtant. Mais je compose. Mes images, mes idées, mes échanges.
La vie est rude. Mes choix l’ont façonnée ainsi, mais pas que. La vie est belle aussi, et surtout, grâce à ces choix.
Dualité de ma réalité. Peu importe, aujourd’hui je suis ici et ça me convient. Ce soir, je dormirai bien.